Retour des bourses au secondaire : les critères de la discorde

Le ministre Camélia Ntoutoume-Leclerq a annoncé qu’il faudra désormais 12/20 de moyenne au premier cycle, et 11/20 au second cycle, pour prétendre à la bourse. Bien loin des 10/20 requis auparavant.

Alors que les autorités de la Transition avaient annoncé le retour de la bourse au secondaire pour cette année académique 2023-2024, les Gabonais ont appris ce jeudi 4 janvier, par le ministre de l’Education nationale, que l’octroi de cette allocation sera beaucoup plus sélectif qu’auparavant.

Désormais, pour le premier cycle, il faudra présenter 12/20 de moyenne trimestrielle, quand il faudra un 11/20 aux élèves du second cycle. C’est ce qu’a laissé entendre Camélia Ntoutoume-Leclercq, lors d’une interview accordée à nos confrères de Gabon 24. Elle évoque, entre autres raisons de cette réévaluation des critères, «la nécessité de rechercher l’excellence. Notamment en cette période de Transition».

Si quelques-uns partagent cette vision, il faut dire que l’annonce a davantage suscité la colère et l’incompréhension dans l’opinion. Fridolin Mve Messa, ancien leader syndical de l’Education, désormais sénateur de la Transition, a déploré «une injustice». Car, estime-t-il, les conditions d’apprentissage ne sont pas réunies dans toutes les localités du pays pour placer la barre si haut. «Plafonner la moyenne à I2/20 pour avoir droit à la bourse participe plutôt à faire des économies qu’à encourager les élèves», a-t-il conclu. Comme lui, beaucoup rappellent au ministre que le manque de professeurs dans de nombreuses matières, et les effectifs pléthoriques dans lesquels évoluent les enfants, ne sont pas pour les aider à être excellents.

Pour Huily Nang, ce revirement est le résultat «d’une annonce populiste sans étude de faisabilité». Plus mesurée, Cathy N. estime qu’«il faudrait reformuler ces critères d’attribution des bourses, pour y adjoindre des critères sociaux (revenus des parents, nombre d’enfants au foyer)». Une chose est certaine, cette annonce n’a pas fini de faire parler d’elle au sein de la communauté éducative.

Le retour de la bourse au secondaire est prévu pour cette fin du mois de janvier, a informé le ministre de l’Education nationale. Un engagement qui devrait côuter entre 15 et 18 milliards FCFA à l’Etat gabonais