Le président Vladimir Poutine compte s’offrir un cinquième mandat depuis 1999, le troisième d’affilée. Boris Nadejdine, le seul candidat à vouloir s’opposer frontalement à Vladimir Poutine à l’élection présidentielle en Russie et qui ait dénoncé son offensive en Ukraine, a annoncé jeudi que sa candidature avait été rejetée par la Commission électorale (CEC).
« Participer à l’élection présidentielle de 2024 est la décision politique la plus importante de ma vie. Je ne reviens pas sur mes intentions. Je ferai appel de la décision de la Commission électorale auprès de la Cour suprême« , a-t-il déclaré sur Telegram. L’instance en charge de l’organisation des scrutins en Russie, fidèle au Kremlin, n’a pas encore officialisé cette décision, mais selon l’opposant celle-ci ne fait aucun doute. Boris Nadejdine ne se faisait guère d’illusions sur ses chances de succès à la présidentielle, mais avait néanmoins dit à l’AFP fin janvier espérer que le scrutin puisse marquer le « début de la fin » de l’ère Poutine.
Ancien député libéral à la carrière politique jusque-là discrète, Boris Nadejdine promet d’arrêter le « cauchemar » de l’offensive en Ukraine, de mettre fin à la « militarisation » de la Russie et libérer « tous les prisonniers politiques ». Le Kremlin n’a, lui, pas caché son dédain pour cet opposant. « On ne le considère pas comme un concurrent« , avait lâché à la presse fin janvier Dmitri Peskov, porte-parole du président russe.
En rappel, le premier tour de l’élection doit se tenir du 15 au 17 mars prochain. Il s’agit du premier scrutin présidentiel depuis que Vladimir Poutine a modifié la constitution afin de pouvoir briguer deux mandats de plus, lui qui en compte déjà quatre depuis 1999.