La raffinerie nouvellement mise en service par le président de la République s’inscrit dans l’objectif de transformation locale de nos matières premières.
Il est connu de tous que le Gabon dispose dorénavant d’une raffinerie d’or. D’une capacité de 7 à 10 tonnes par an, celle-ci a été inaugurée le vendredi 2 juin 2023 par le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba.
Au-delà de la simple inauguration, cette usine vient en réalité matérialiser une ambition nationale pour les matières premières. À savoir, la transformation locale de celles-ci pour plus de valeur ajoutée.
Le moins que l’on puisse dire, s’agissant de l’or, c’est que tout est parti du conseil des ministres du 13 juillet 2017. Ce jour-là, l’Exécutif avait en effet adopté le projet de décret qui faisait de cette ressource une substance stratégique, en cernant bien toutes les caractéristiques sous l’angle économique de la substance minérale, les exigences requises pour son exploitation, la traçabilité des opérations et les prérogatives de l’Etat.
Si nombreux sont ceux qui pensaient qu’il se limiterait à ce texte, le gouvernement est allé bien plus loin en dessinant tous les contours d’une transformation locale de l’or.
Dans ce sens, il a envisagé, comme pour le bois en 2010, l’interdiction d’exporter de l’or brut non raffiné.
C’était lors d’un autre conseil des ministres tenu le 14 avril dernier. Jusqu’ici, la précieuse ressource était exportée à l’état brut, car le pays ne dispose pas d’une usine de raffinage d’or.
Mais, comme l’annonçait au mois de février dernier la société à capitaux londoniens et émiratis, Alpha Centauri Mining (ACM), une unité de traitement de l’or est actuellement en construction dans la Zone d’investissement spécial de Nkok. Une première usine de raffinerie de l’or d’une capacité de quatre tonnes par an, qui permettra à cette entreprise d’exporter uniquement de l’or raffiné, transformé au Gabon.
Désormais, la règle va changer. Le Gabon va transférer tout son or, à partir de l’usine de Nkom qui est le fruit d’un partenariat entre la Société équatoriale des mines (SEM) et Alpha Centauri Mining (ACM).
Il faut dire que tout ceci s’inscrit dans le cadre du programme de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) que le Gabon a réintégré en 2022, après son exclusion en février 2013, six ans seulement après l’avoir rejoint la première fois.