Christian Edou 
L’audition à l’Assemblée nationale, mardi dernier, du directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), a été bénéfique pour comprendre les raisons du médiocre service de cette entreprise depuis ces derniers mois.
Geoffroy Foumboula Libeka, 4ème vice-président de l’Assemblée nationale, a fait un compte rendu exhaustif de cette audition parlementaire. On y apprend que plus de 132 milliards ont été mobilisés entre 2009 et 2023 pour améliorer la desserte en eau et en électricité au Gabon, pour peu de résultats au finish.
Le député révèle par ailleurs qu’en 2019, un audit tablait sur la somme de 475 milliards FCFA pour renouveler les investissements de la SEEG. Mais les dettes aux fournisseurs (près de 250 milliards), comme les impayés des clients, dont 72 milliards pour le seul Etat gabonais, ne sont pas pour aider la boîte à mener à bien ce chantier. Ce ne serait d’ailleurs pas à la SEEG d’investir sur le réseau d’eau et d’électricité, mais à l’État, conformément au contrat de concession qui les lie, a révélé le DG Joël Lehman Sandoungout au cours de cette audition.
Un autre motif de l’immobilisme de la SEEG serait ses innombrables sous-traitances. Près de 280 à ce jour, dont un opérateur international qui percevrait 300 milliards FCFA par an, pour des groupes installés à travers le pays. Un type de prestation que le député a assimilé à des « réseaux mafieux internes » mis en place pour « s’enrichir sur le dos de la SEEG et de l’État ».
