
Dans un discours fortement acclamé et prononcé ce jour, à l’occasion de sa prestation de serment, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a pensé à Pierre-Louis Agondjo Okawè, Pierre Mamboundou Mamboundou, Martine Oulabou, André Mba Obame et Simon Oyono Aba’a. Entre autres.
Martine Oulabou (décédée en 1992), Simon Oyono Aba’a (1998), Pierre-Louis Agondjo Okawè (2005), Pierre Mamboundou Mamboundou (2011) et André Mba Obame (2015) rêvaient de vivre ces instants de changement de régime au Gabon. S’ils n’y sont pas parvenus, leur lutte pour la liberté et la libération véritable du Gabon a continué dans l’au-delà. Assurément.
Qu’à cela ne tienne, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. C’était à l’occasion de la prestation de serment, par lui, comme président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), qui l’organe mis en place par les militaires le 30 août dernier, peu après leur prise de pouvoir.
« J’ai surtout une pensée spéciale pour tous nos compatriotes qui auraient rêvé vivre ce jour, mais nous ont précédés dans l’au-delà. Je pense à tous les partisans du changement et de l’alternance », a déclaré le général Oligui Nguema, qui a ainsi suscité l’ovation de l’assistance, aussi dans la salle de la cérémonie qu’au niveau de la fan zone aménagé au sein du palais présidentiel. Non sans donc citer Simon Oyono Aba’a, Pierre Louis Agondjo Okawè, Pierre Mamboundou Mamboundou, Martine Oulabou et André Mba Obame.
En pensant à ces courageux compatriotes, le leader du CTRI a semblé reconnaître leur combat dans l’acte historique et libérateur que ses troupes et lui viennent de poser. D’autant qu’il n’était pas question de soutenir l’imposture.
Si les personnes énumérées plus haut ont toujours espéré un changement de régime par les urnes, les récurrentes répressions sanglantes ne l’ont guère permis. Comme en 1993 et 2016, pour ne citer que ces années-là.
Au regard de ce qui précède, le nouveau locataire du Palais du bord de mer et ses hommes ont dû s’approprier des propos de l’ancien président ghanéen, Jerry John Rawlings, qui affirmait que « quand le peuple est écrasé par ses dirigeants, avec la complicité des juges, c’est à l’armée de lui rendre sa liberté’’. « C’est fort de cet esprit que le 30 août 2023, telle une météorite dans la nuit noire, les Forces de défense et de sécurité de notre pays ont pris leurs responsabilités, en refusant le coup d’Etat électoral qui venait d’être annoncé par le Centre gabonais des élections à la suite d’un processus électoral outrageusement biaisé», a-t-il déclaré.
Il s’agit donc d’une action patriotique inédite qui restera, sans aucun doute, un ‘’cas d’école’’ dans les annales de l’histoire du Gabon. Et qui, sûrement, fait sauter de joie nos vaillants et devanciers partisans de la liberté.