19 septembre 2024

Session criminelle ordinaire : condamnée pour exploitation de mineures à des fins de travail

Bien qu’ayant bénéficié d’une mise en liberté définitive, à la suite de la levée de son mandat de dépôt décerné le 18 décembre 2020, la Togolaise Doris Gbati N’Gname a été condamnée hier à 10 ans de réclusion criminelle dont 6 assortis du sursis.

Il y a près de 4 ans, cette dame a été interpellée pour traite et exploitation de jeunes filles mineures. Selon la juridiction de jugement, elle les faisait venir du Bénin, du Togo et du Nigeria à ses frais, pour les placer ensuite chez des particuliers à des fins de travail. Et c’est sur les revenus mensuels des jeunes filles qu’elle récupérait l’argent dépensé pour les faire venir au Gabon.

Devenue adulte, l’une de ses victimes s’était également lancée dans cette pratique interdite par la législation gabonaise. Arrêtée par les services de la police, Doris Gbati N’Gname reconnaîtra les faits. Placée sous mandat de dépôt le vendredi 18 décembre 2020, elle attendait donc son jugement à la prison centrale de Gros-Bouquet. Mardi dernier, elle a été condamnée à la peine évoquée plus haut.

Depuis plusieurs décennies, le Gabon constitue un pôle régional majeur vers lequel convergent de nombreux mouvements migratoires, dont l’un des plus importants est le trafic clandestin d’enfants originaires des pays de l’Afrique de l’Ouest. Originellement organisé à partir du Bénin et du Togo, celui-ci s’est élargi à la plupart des pays de cette sous-région.

Si les facteurs socio-culturels expliquent ce phénomène, la dégradation du contexte économique des pays d’Afrique occidentale est aussi à considérer. De fait, la pauvreté apparaît, dans cette sous-région, comme un fléau de masse. Une étude du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) évaluait, par exemple pour 2002, le nombre des pauvres à 100 millions sur un total de 230 millions d’individus.

Si cette raison se justifie par la traite et l’exploitation des enfants à des fins de travail en Afrique de l’Ouest, la législation gabonaise punit sévèrement ces pratiques. Il reste maintenant à espérer que la justice ne va pas se limiter à ces procès, mais qu’elle ira bien au-delà. Car, trop d’enfants sont visibles dans les rues de Libreville où, tels des guides touristiques, ils servent d’accompagnateurs aux mendiants. Y compris devant les mosquées.

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