Si nul ne saurait soutenir les crimes de sang, il reste qu’en considérant l’espace de leur commission, les citoyens doivent demeurer sereins, tout en appelant les gouvernants à faire de leur sécurité une priorité.
Avec 26 affaires jugées au cours de cette session criminelle ordinaire, d’aucuns pourraient évoquer une recrudescence inquiétante de crimes de sang, notamment à Libreville où vit plus de la moitié de la population gabonaise. Cela pourrait inquiéter, d’autant qu’il s’agit aussi de la principale ville hôte des investisseurs étrangers au Gabon.
Pour autant, il n’y pas matière à s’alarmer, dans la mesure où le nombre d’affaires liées au meurtre ne traduit pas forcément la fréquence de la commission de ces crimes. Si un assassinat ne saurait être justifié ou accepté, il reste que ce nombre pourrait être mis simplement dans la méthode que le Gabon a copiée des pays amis, pour mettre en mouvement le jugement des crimes.
Il est clair que cette méthode répond d’une logistique différente, mais aussi d’une mobilisation de moyens financiers et de personnels exceptionnels.
Quand tous ces éléments ne sont pas réunis dans les temps réguliers imposés par la loi, il y a des retards évidemment dans la tenue des audiences. En fait, ces retards font que, quand les dossiers s’accumulent et qu’advient le moment où une session peut se tenir enfin, l’on a l’impression qu’il y a beaucoup de crimes qui se commettent. Alors que, si on les étale dans le temps de leur commission, l’on constatera qu’il y a des écarts entre les moments où ces crimes sont commis.
Il y a aussi les cas des longues détentions. De toutes les procédures qui ont été appelées à la barre, il y en avait une quinzaine dont les détentions se situaient dans l’intervalle de 2009 à 2015.
Ce sont donc des gens qui ont été jugés presque 15 ans après la commission des faits. Évidemment inadmissible, tout ceci résume à la lenteur judiciaire, ou du moins un dysfonctionnement des services judiciaires.