23 novembre 2024

Session criminelle spéciale : 10 ans de réclusion pour Laurent Mba

Toutefois, ayant bénéficié de circonstances atténuantes et d’un sursis de 6 ans, l’ancien commissaire général adjoint à l’intégration régionale sera libre au cours de la troisième semaine du mois de juin 2024.

L’audience de la session criminelle spéciale du lundi 27 mai courant s’est montrée clémente à l’égard de Laurent Mba. Ce compatriote poursuivi pour « détournement de fonds publics » et « concussion » a certes été reconnu coupable du crime et du délit sus-évoqué, mais il n’a été condamné qu’à une faible peine. Du moins si l’on s’en tient à la gravité des faits qui lui étaient reprochés jusqu’ici.

En effet, il a écopé de 10 ans de réclusion criminelle dont seulement 4 ans et 4 mois fermes. Le reste, plus de 6 ans, étant couvert par le sursis. Tout compte fait, cette condamnation, à l’instar des premières personnes jugées devant la Cour criminelle depuis le début de la présente session, couvre le temps qu’il a déjà passé en détention préventive.

A moins d’un revirement de situation lié notamment à un appel interjeté par l’accusation, Laurent Mba sortira donc de prison le mercredi 19 juin prochain. A l’issue de l’audience, bien des personnes se sont demandé si toutes les personnes dont les affaires sont au rôle de la présente session criminelle spéciale vont bénéficier des « largesses » de la justice, en dépit de la véracité des faits et des aveux de culpabilité.

Mais nombreux sont aussi ceux qui s’accordent à dire que sans cette longue détention préventive, du moins si ce procès s’était tenu plus tôt, l’accusé aurait été probablement condamné plus lourdement. Il faut rappeler que c’est courant 2020 que plusieurs opérations financières suspectes ont été constatées au niveau d’un certain nombre d’administrations de l’Etat. Des faits pour lesquels plusieurs cadres ont été interpellés, dont Laurent Mba, Gabonais âgé de 53 ans aujourd’hui.

Selon le greffier en chef, l’enquête menée à cet effet a révélé que, durant ses fonctions, ce dernier avait détourné la somme de 430 millions de FCFA. Cette importante somme était destinée au paiement des cotisations du Gabon auprès des institutions internationales.

Le détournement ici s’explique par le fait que le montant en question était inscrit pour la ligne « cotisations ». Une ligne qu’il avait déplacée de son gré pour, a-t-il dit à la barre, l’acquisition des équipements de bureau auprès d’un opérateur économique sénégalais nommé Aliou.

A y regarder de près, il a eu comme un arrangement entre cet opérateur et l’autorité chargée du service public. D’autant plus que, si le premier cité avait été réglé par l’État pour ses prestations, il devait cependant suivre le décaissement par les services financiers d’une somme de 430 millions de FCFA qu’il allait ensuite partager avec Laurent Mba. C’est du reste ce qu’a démontré le représentant du Ministère public, l’avocat général Brice Arnaud Pambou Lingombe.

Ce que l’accusé n’a pas totalement nié. Confessant que sieur Aliou, effectivement, lui avait remis d’abord une enveloppe de 60 millions de nos francs. Sauf que, de ce montant, il avait utilisé 10 millions de FCFA pour des besoins personnels. Et cette somme lui avait été en réalité remise en récompense du marché attribué sans appel d’offres au Sénégalais.

Reconnu coupable de la commission des charges mises sur lui, il a toute de même bénéficié de circonstances atténuantes. Peut-être même trop. D’où la faible sanction pénale prononcée en salle faveur.

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