23 novembre 2024

Session criminelle spéciale : BLA, un habitué des ennuis judiciaires

Cette observation pertinente a été faite lors de l’interrogatoire à la barre de Brice Laccruche Alihanga par Me Haymard Mayinou Moutsinga, un des conseils de l’Etat gabonais qui poursuivait l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba pour des faits de malversations diverses dans le secteur du pétrole. Le juriste rappelant que les démêlés avec la justice semblent devenus une partie de la vie de l’accusé.

A mesure qu’il approchait vers la fin, l’interrogatoire à la barre entamé jeudi 30 mai dernier et concernant Gérard Fanou, Noël Mboumba, Serge François Bruno Gassita, Jérémie Ayong Nkodjie Obame, Brice Laccruche Alihanga, Billy Bendo Edo et Patrichi Tanasa Mbadinga commence à situer l’opinion sur le genre de personnages auxquels la justice a affaire du dossier entrant dans le cadre de l’opération Scorpion. Avec un nom qui revient à chaque fois depuis les premières audiences, en juillet 2022.

En l’occurrence, il s’agit de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba que Me Haymard Mayinou Moutsinga, avocat de l’Etat, considère plutôt comme un véritable prédateur financier. Tout en lui donnant l’impression de s’accommoder des ennuis judiciaires.

En réalité, son nom est cité depuis 2019, année des premiers placements sous mandat de dépôt décidés par le magistrat instructeur spécialisé. A l’ouverture des plaidoiries, samedi dernier, Me Haymard Mayinou Moutsinga a éclairé la lanterne de tous par rapport à son pressentiment sur celui que des proches appellent affectueusement ou malicieusement BLA.

Il a ainsi rappelé qu’«en 2013, Brice Laccruche Alihanga était confronté à la justice gabonaise, déjà en lien avec des malversations financières à BGFIBank dont il était directeur général». Après un court séjour au pénitencier de Libreville, il s’en était tiré à bon compte mais avait été remplacé à son poste par Patricia Manon.

En fait, dans la foulée de son limogeage, il avait été entendu par la police pour malversations diverses. L’on a souvenance que sa désignation au poste de DG de BGFIBank Gabon s’était déjà heurté à quelques réticences de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), le régulateur du secteur bancaire dans la zone Cémac. Les accusations portaient précisément sur la fraude et des malversations en rapport avec une de ses entreprises dans le secteur du BTP.

Puis arrive l’épisode 2019. Le 13 décembre de cette année-là, il est auditionné dans les locaux de l’Ecole nationale de la magistrature. Inculpé des chefs de détournement d’argent public, de complicité de détournement de fonds publics et de concussion, il est placé sous mandat de dépôt par un juge d’instruction. Il avait été arrêté 10 jours plus tôt.

En 2022, le même individu écope d’une condamnation par le Tribunal correctionnel de 5 ans de prison ferme pour falsification de documents d’état-civil. Une condamnation qu’il est en train de purger, bien qu’ayant bénéficié d’une mise en liberté provisoire pour cause de maladie.

Le 25 mai 2024, au terme d’un procès débuté la veille, il est condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour détournement de fonds publics, en lien avec les recettes fiscales que l’Etat détenait dans la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog).

Enfin, le dimanche 2 juin courant, la Cour criminelle spéciale qui le jugeait à nouveau l’a reconnu coupable du délit de corruption. Le condamnant à une peine de 10 ans d’emprisonnement (dont 3 ans, 10 mois 7 jours ferme) et à une amende de 10 millions de FCFA.

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