Hier, la Cour l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle dont seulement 4 ans et 6 mois fermes. En prison depuis février 2020, il sortira en août prochain.
En prison depuis le 12 février 2020, Bruno Minko-mi-Ngwa, ancien directeur général de la Société gabonaise de transport (Sogatra) est désormais situé sur sa peine. Répondant des accusations du crime de détournement de fonds publics, il a été jugé hier par la Cour d’appel judiciaire de Libreville siégeant en session criminelle spéciale.
Aussi, a-t-il été condamné à 10 ans de réclusion criminelle, dont 4 ans et 6 mois fermes. Tout compte fait, il lui reste encore trois mois à passer derrière les barreaux. Autrement dit, c’est en août prochain qu’il recouvrira la liberté.
A cette audience publique qui a tenu l’assistance en haleine, en raison des nombreuses révélations faites par l’accusé, ce dernier s’expliquait sur la disparition de plusieurs taxi-compteurs et de 2,5 milliards de FCFA dédiés au règlement de 7 mois d’arriérés de salaires des agents de son entreprise.
Malgré les preuves accablantes sur les détournements, Bruno Minko-mi-Ngwa a tout réfuté lors de l’instruction à la barre. Se culpabilisant cependant sur sa gestion de Sogatra et se définissant comme une personne de bonne moralité dont la nomination à Sogatra, le 26 février 2019, avait pour but de restructurer cette entreprise en difficulté et non de l’enfoncer davantage. Sauf qu’il ne réussira pas cette mission.
Bien au contraire, il fera montre d’une «générosité inouïe» à l’égard de certains responsables du ministère des Transports. Notamment envers le secrétaire général du ministère de l’époque, à qui il remettra, tous les mois (et ce pendant quatre mois), une somme de 2,5 millions de FCFA. En plus des frais de mission versés par l’entreprise au même secrétaire général lors des déplacements à l’étranger.
Où sont donc passés les 2,5 milliards de FCFA et les taxis-compteurs ? A cette question du représentant du Ministère public, Thallie Edjo Assame, l’ancien directeur général répond : «En ce qui est de l’argent disparu, qui était logé à la Caisse de dépôts et de consignation (CDC), il a bien été décaissé mais les salaires n’ont pas été payés. Je sais qui a pris cet argent et ces personnes se reconnaissent. Je n’ai pas simplement envie de citer les noms des contemporains ici à la barre.»
Non sans préciser qu’en arrivant à la tête de la Sogatra, celle-ci était un scandale financier. Une entreprise où chacun venait se servir. Une vache à lait pour de nombreux dirigeants. Tout ce que je voulais entreprendre était refusé.
Concernant les taxis-compteurs, «je les ai mis en location et cet argent allait directement dans un compte que nous avons ouvert dans une maison de microfinance», dit-il. Sans cependant une traçabilité, fait remarquer le président de céans.
Au final, après les plaidoiries et le réquisitoire du Ministère public, Bruno Minko-mi-Ngwa a écopé de la sanction pénale évoquée plus haut. Non sans échapper aux amendes.