Tchad : rivalités familiales au sommet de l’État entre Mahamat et Adam Déby Itno

Le Tchad est secoué par des querelles familiales entre le président Mahamat Idriss Déby Itno et son frère aîné, le général Adam Idriss Déby Itno. Adam a sévèrement et publiquement critiqué son cadet, l’accusant d’avoir échoué dans sa gestion du pays et l’invitant à démissionner. Cette prise de position révèle une fracture au sein de la famille Itno, autrefois unie autour de la gouvernance du pays.

Des accusations virulentes dans une lettre ouverte

Adam Idriss Déby Itno, qui vit en exil depuis dix ans, a décrit son frère comme un dirigeant autoritaire, manipulant le pouvoir au détriment du peuple tchadien. Il a également dénoncé un climat de peur instauré par Mahamat, qualifiant son régime de « chaos » marqué par une répression permanente. Selon Adam, son frère aurait failli à ses responsabilités, plongeant le pays dans une instabilité dangereuse.

Une riposte ferme du président Mahamat Déby Itno

En réponse, le président tchadien a publié un communiqué, par le biais de MRTV, rejetant les accusations de son frère qu’il a qualifiées d’« élucubrations éhontées ». Il a imputé ces critiques à des sentiments de jalousie et de rancune, liés à des rivalités familiales remontant à sa nomination à un poste stratégique en 2014, malgré le fait qu’il était plus jeune qu’Adam.

Des rivalités enracinées dans l’histoire familiale

Le différend entre les deux frères trouve ses origines dans la répartition du pouvoir sous l’autorité de leur père, feu Idriss Déby Itno. Adam reproche à son frère d’avoir concentré le pouvoir entre ses mains, tandis que Mahamat souligne l’absence de contributions significatives d’Adam au sein de l’armée. Cette rivalité met en lumière les dynamiques complexes d’une famille dirigeante confrontée à des luttes internes.

Une crise politique aux répercussions incertaines

Ces querelles publiques ne sont pas sans conséquences pour le Tchad, où le pouvoir reste marqué par des fragilités. La discorde entre les frères Déby Itno pourrait exacerber les divisions politiques et sociales dans un pays déjà confronté à des défis sécuritaires majeurs. Si cette crise familiale devient politique, elle risque de fragiliser davantage la stabilité du Tchad.

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