
Depuis le mois d’avril, Air France fait face à une série de contraintes diplomatiques inédites qui bouleversent ses liaisons vers l’Afrique subsaharienne. Au cœur du problème : une guerre silencieuse mais lourde de conséquences entre Bamako et Alger, matérialisée par une interdiction croisée de survol de leurs espaces aériens.
Tout commence le 8 avril 2025, lorsque l’Algérie interdit le survol de son territoire aux appareils ayant transité par le Mali. Bamako réplique presque aussitôt en bloquant son ciel aux vols passant par l’Algérie. Ce bras de fer aérien oblige désormais Air France à contourner l’ensemble de cette zone stratégique.
Dans ce contexte tendu, la compagnie française a été contrainte de redessiner ses routes aériennes. Ses avions, qui relient habituellement Paris à plusieurs capitales d’Afrique subsaharienne en passant par l’Algérie ou le Mali, doivent désormais emprunter des itinéraires alternatifs, notamment via le Maroc et la Mauritanie.
À cette situation déjà complexe s’ajoute la fermeture de l’espace aérien nigérien, une autre conséquence des tensions géopolitiques en Afrique de l’Ouest, qui réduit encore les options de contournement. Résultat : des temps de vol rallongés, des coûts opérationnels accrus et une désorganisation importante du trafic.
Cette configuration pénalise non seulement Air France, mais aussi ses passagers, notamment les nombreux ressortissants africains et européens qui empruntent régulièrement ces lignes. Pour l’heure, aucun signe d’apaisement ne se profile à l’horizon, et la compagnie doit continuer à composer avec un ciel africain de plus en plus fragmenté par les crises diplomatiques régionales. Une diplomatie du ciel qui, plus que jamais, met en lumière la fragilité des couloirs aériens en période de tensions politiques.