Rudain-Frayse OKANA 
La tension entre le Rwanda et la Belgique ne retombe toujours pas, au vu des récentes déclarations de Kigali, qui a annoncé, hier, la rupture de toutes relations diplomatiques avec Bruxelles. Selon des sources concordantes, le Rwanda reproche à la Belgique de soutenir la République Démocratique du Congo (RDC), son ancienne colonie, depuis plusieurs années déjà, encore plus dans ce contexte de guerre entre la RDC et le M23, soutenu par Kigali.
Le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, a clairement manifesté la volonté de son pays à rompre les échanges avec la Belgique à travers une déclaration : « le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui au gouvernement belge sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat », a-t-il déclaré. Le justificatif de Kigali repose sur le fait que le pays agi en réponse aux « tentatives pitoyables » de Bruxelles de « maintenir ses illusions néocoloniales ».
La réaction belge ne s’est pas faite attendre, le pays a dénoncé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, une décision jugée « disproportionnée » et qui, selon lui, témoigne de l’idée selon laquelle : « lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer », déplore-t-il.
Il faut noter que le pays se retrouve entre deux feux. En effet, la Belgique est face à une situation complexe, car les protagonistes engagés dans la guerre entre les deux Etats sont deux de ses anciennes colonies, notamment la République Démocratique du Congo (ex Zaïre) et le Rwanda.
Par ailleurs, cette position n’a pas empêché les autorités belges à dénoncer le soutien accordé au M23 par Kigali qui a lancé une rébellion dans l’est de la RDC, caractérisée par la prise de la ville de Goma il y a quelques semaines de cela. Outre la capitale du Nord-Kivu (Goma), les rebelles ont également jeté leur dévolu sur Bukavu, capitale du Sud-Kivu. La situation humanitaire dans ces zones de guerre reste critique, à la grande « indifférence » de la communauté internationale, déplorent certains habitants sur place.
