Rudain-Frayse OKANA 
Le ton est donné. Après la diffusion sur les réseaux sociaux des vidéos montrant des affrontements d’une rare brutalité dans deux établissements de la capitale, les autorités judiciaires ont décidé de réagir avec une rigueur exemplaire. Huit élèves impliqués dans ces bagarres ont été placés en détention préventive à la prison centrale de Libreville, marquant un tournant décisif dans la lutte contre les violences scolaires.
Les faits, survenus la semaine dernière aux lycées Georges-Mabignath et Paul-Indjendjet-Gondjout, ont choqué l’opinion publique. Les images, devenues virales, montrent des adolescents, filles et garçons, s’affrontant violemment, sous les cris et les encouragements de leurs camarades. Une scène qui a suscité indignation et inquiétude quant à la recrudescence des comportements déviants en milieu scolaire.
Saisi du dossier, le parquet de Libreville a ordonné l’interpellation des élèves identifiés sur les vidéos. À l’issue de leur audition, la décision a été prise de les placer en détention préventive, en attendant la suite de la procédure judiciaire. Une mesure jugée exemplaire par certains, mais jugée sévère par d’autres, qui plaident pour un accompagnement éducatif renforcé plutôt qu’une sanction carcérale.
Pour les autorités, ce geste se veut avant tout un signal fort : celui d’une politique de tolérance zéro face à la violence en milieu scolaire. « Il n’est plus question de laisser prospérer l’impunité ou de banaliser la délinquance juvénile », confie une source proche du parquet.
Cette affaire relance le débat sur la responsabilité partagée entre l’école, les familles et la société tout entière dans la formation citoyenne des jeunes. Car au-delà de la sanction, c’est la prévention et l’éducation aux valeurs civiques qui apparaissent désormais comme des priorités pour enrayer ce phénomène inquiétant.
