
Si les populations ont disséqué chaque nom du nouveau gouvernement avec une rare minutie, faisant plusieurs déçus, des analystes appellent à se concentrer plutôt sur la composition du Parlement de la transition, sur qui reposera véritablement l’élaboration d’une nouvelle nomenclature institutionnelle du Gabon.
L’annonce du gouvernement de transition ce samedi a eu l’effet d’un petit séisme au Gabon, au regard de nombreuses réactions qui ont accompagné la publication de cette liste de 26 personnalités. C’est que parmi elles, certaines ne font pas l’unanimité. Il s’agit notamment des rescapés du dernier gouvernement d’Ali Bongo, que d’aucuns considèrent comme co-responsables des errances qui ont poussé les militaires à prendre le pouvoir.
Mais dans tout cela, plusieurs observateurs appellent à dépasser ces frustrations légitimes ou pas, et à rester concentré sur l’essentiel : la restauration profonde des institutions, comme s’est engagé le CTRI. Toute chose qui passe beaucoup plus par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) que par le gouvernement. C’est le cas du chroniqueur Serge Abessolo, opposant et ancien candidat aux législatives. Rappelant d’abord que beaucoup d’acteurs de premier plan ont refusé l’appel du gouvernement de transition, pour ne pas compromettre leurs chances de se présenter à la prochaine présidentielle, il invite les ministres à faire mentir les sceptiques.
« Il reste à ces personnalités du gouvernement, d’inscrire leur nom en lettres d’or dans l’histoire, de travailler et garantir à notre pays l’avènement d’institutions fortes. Quant aux Gabonais, puissent-ils détourner leurs regards du gouvernement pour les porter avec une attention soutenue vers la future assemblée constituante qui représente le véritable enjeu de la transition », a-t-il déclaré.