
Créée lors d’un conseil des ministres à la fin des années 2010, cette compagnie nationale n’a jamais pris son envol.
Une nouvelle compagnie aérienne au Gabon à la fin de cette période transitoire ? Le rêve est permis, surtout depuis que le président de la République, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a ressorti cette idée lors de son adresse à la nation du 31 décembre dernier.
Mais en attendant la matérialisation de ce projet pour lequel les études techniques sont en cours, une question taraude les esprits : où en est Gabon Air ? Cette compagnie aérienne nationale était censée remplacer Air Gabon, le Perroquet vert qui a fait la fierté du pays pendant près de 30 ans.
Officiellement, l’entreprise étatique existe depuis la fin des années 2010. Depuis lors, les locaux de cette compagnie aérienne ont été installés dans de luxueux bâtiments situés entre le siège national de l’Agence pour la sécurité aérienne en Afrique (Asecna) et le rond-point de la Cité-des-Ailes. Et, régulièrement rémunéré, son directoire a été nommé par le régime déchu au cours d’un conseil des ministres.
Des sources concordantes parlent d’une existence allégorique. Dans la mesure où, en dehors de ses responsables, l’entreprise nationale n’a pas effectué le moindre vol jusqu’à ce jour par manque d’appareils. Un état de fait pour lequel l’administration compétente ne lui aurait pas aussi délivré le certificat de transporteur aérien (CTA).
L’idée projetée par le président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) mérite d’être soutenue, d’autant plus que le Gabon reste l’un des rares membres de l’Asecna et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) à ne plus posséder une compagnie aérienne nationale. Aussi, pourrait-elle débuter par un audit de Gabon Air pour mieux cerner les problèmes rencontrés par cette entreprise.
Le petit Etat pétrolier d’Afrique centrale en a eu par le passé. Mais, créée en 1977, la compagnie Air Gabon n’a existé que pendant 29 ans. En 2006, l’Etat gabonais et Royal Air Maroc (RAM) ont signé un pacte d’actionnaires.
Mais ce projet de partenariat n’a pas réussi à se concrétiser, en raison des visions économiques opposées entre les deux parties. Composée d’une flotte de 5 appareils, la compagnie desservait une multitude de destinations en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient au départ de Libreville.