
Cette journée du lundi 05 mai 2025 restera sans doute gravée dans la mémoire collective des Gabonais, au regard de son importance de l’histoire politique contemporaine du Gabon. Non seulement celle-ci marque le début des premiers pas du président Brice Clotaire Oligui Nguema à la tête du Gabon , mais c’est également l’occasion pour le Chef de l’État de donner forme à sa vision pour le pays, à travers le choix des hommes qui vont l’accompagner dans cette mission. Ainsi, la fumée blanche commence à être perceptive du côté du Palais Rénovation, annonçant la nomination de certaines personnalités. Dans ce contexte important, deux jours après l’investiture du président de la République, doit-on dire que l’heure du partage « du gâteau » a sonné ?
Séraphin Moundounga nommé Vice-président de la République, Alexandre Barro Chambrier quant à lui, nommé Vice-président du Gouvernement. Voilà ici les premières nominations annoncées par Guy Rossatanga-Rignault, Secrétaire général de la Présidence de République. Très attendue, l’équipe qui va accompagner Brice Clotaire Oligui Nguema pendant son magistère va être scrutée par le peuple Gabonais, qui nourrit l’espoir de voir les choses changer. Seulement, ce changement tant souhaité par les populations, est également attendu en ce qui concerne les personnalités qui seront emmenées à intégrer le nouveau gouvernement. Toutefois, d’aucuns se demandent si réellement l’on pourrait voir cette nouvelle ère impacter le paysage politique gabonais avec pragmatisme.
Si certains membres du gouvernement de la transition ont fait preuve de patriotisme et d’amour pour le Gabon, à travers un engagement franc dans l’exécution des missions assignées. D’autres par contre n’ont pas manqué de briller par des comportements qui rappellent le sombre passé du pays. Il s’agit notamment des pratiques telles que des intimidations, des abus de pouvoir ou encore la corruption. Autant de maux qui ont retardé le développement du pays. C’est pourquoi, après avoir vu certains anciens barrons de l’ancien régime revenir aux affaires, l’on est tenté de se poser la question de savoir si ces manœuvres politiques ne sont pas le résultat de ce que certains appellent » le kounabelisme ».
Une analyse qui si l’on s’en tient aux derniers événements, pourraient attiser plus de curiosité, car lors de la campagne électorale, nombreux étaient les acteurs politiques qui ont basé leurs argumentaires sur des telles assertions : « pour l’heure nous devons accéder au pouvoir, la bagarre des postes se fera après. Nous aurons le temps de réfléchir sur le partager du gâteau ». Des énoncés aux allures de prophétie qui commencent donc à prendre forme. Si la mise à l’écart des anciens barrons du système a souvent été appelée de tous leurs vœux par les populations, il semblerait que la voix du peuple n’ait pas suffisamment d’écho en cette période de tractations très engagées.
La formation de l’équipe gouvernementale censée accompagner le président de la République, Chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema reste l’un des défis majeurs pour le début de son septennat. Si plusieurs compatriotes espèrent des nouveaux visages, certaines réalités politiques rattrapent sur le terrain. Car l’encrage de ces anciens dans le paysage politique n’est pas à négliger.