Yaoundé/Sommet de la CEMAC : des assises aux enjeux cruciaux

Alimentée par une chute importante de ses réserves en devises, dont 50% de la moitié de celles-ci sont placées dans un compte d’opération géré par le Trésor français, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ferait face à une situation préoccupante. A cet effet, une rencontre extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la sous-région a été convoquée ce 16 décembre 2024, à Yaoundé, au Cameroun. Objectif : trouver des solutions pour sécuriser les décaissements attendus du Fonds monétaire international (FMI) par certains pays de la zone.

Les autorités de Libreville ont pris des mesures sérieuses face à la situation économique actuelle. Vendredi dernier, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, chef de l’Etat, a eu une double séance de travail avec le secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), puis s’en est suivi celle avec le directeur national de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Les échanges étaient axés sur l’état du secteur bancaire de la sous-région. En parallèle, les autorités gabonaises ont intensifié les consultations avec les partenaires financiers de la CEMAC. Ce même jour, Henri-Claude Oyima, le président-directeur général du groupe BGFIBank, a également été reçu au palais Rénovation du bord de mer.

C’est dans ce contexte que le Sommet de Yaoundé, auquel prend par le chef de l’Etat Brice Clotaire Oligui Nguema, revêt une importance particulière. Car, il est directement lié à la crise des réserves en devises qui touche la sous-région, risquant de perturber les importations de biens et services essentiels. D’après le média Investir au Cameroun, ces réserves ont diminué ces derniers mois, ce qui fragilise davantage les États de la CEMAC. À l’heure actuelle, ces pays ne disposent que de 2 mois d’importations en devises, bien en deçà des 4 mois envisagés pour fin 2024, selon les projections du Comité de politique monétaire de la BEAC. Si ces estimations avaient pris en compte les fonds déjà alloués ou à venir du FMI pour le Cameroun, la Centrafrique et le Congo, elles seraient désormais erronées. Car, l’institution financière internationale attend des engagements fermes de la part des pays de la sous-région, afin de limiter les risques d’instabilité économique à long terme.

Pour expliquer cet état de fait, il faut comprendre que la situation est causée par plusieurs éléments. D’abord, Investir au Cameroun mentionne le faible taux de rapatriement des recettes en devises issues du secteur extractif. La BEAC estime que seulement 35 % de ces recettes sont effectivement rapatriées.

Dans cet élan, le Gabon a procédé à un remboursement anticipé d’une partie de son Eurobond contracté en 2015 et qui arrive à échéance en juin 2025. Ce qui représente une avancée significative pour le pays, qui ambitionne d’assainir son système financier.

Read Previous

Sommet extraordinaire de la CEMAC : Brice Clotaire Oligui Nguema présent à Yaoundé

Read Next

Couvre-feu au Gabon : l’armée ferait-elle dans l’abus de pouvoir au détriment des droits de l’homme ?

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *