
Ils seraient impliqués dans les failles constatées lors de l’organisation du concours d’intégration dans la police et à la divulgation des documents confidentiels sur les réseaux sociaux.
Au Gabon, la loi pénale réprimande la divulgation du secret professionnel. Soupçonnés d’avoir commis ce délit, six officiers de la police viennent d’être suspendus de leurs fonctions, à titre conservatoire, par leur hiérarchie.
C’est du reste ce qu’indique une note signée du général de division Serge Hervé Ngoma, commandant en chef des Forces de police nationale (FPN), et datant du lundi 26 février 2024. De plus, ces mêmes officiers sont assignés à résidence, en attendant les conclusions de « l’enquête ouverte suite aux failles constatées lors de l’organisation du concours d’intégration dans les Forces de police nationale ».
La mesure vise donc le lieutenant-colonel Guy Sylvain Meye m’Owono, les commandants Ange Junior Nzoghe Aboghe, Aïcha Moussavou Ouedraogo et Linda Manzou Nzikouet, ainsi que les capitaines Arnoh Manfoumbi Boussougou et Hurelle Prescillia Diavou M’Bola.
Des contestations sont nées à la suite de la proclamation des résultats finaux du concours d’incorporation dans les FPN lancé le 9 septembre 2023. Sur la toile, chacun y est allé de son commentaire, tout en dénonçant des fraudes qui auraient émaillé ledit concours.
Aussi, tout en se conformant aux instructions du président de la République, chef suprême des Forces de défense et de sécurité, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, le haut commandement de la police a décidé de rehausser le nombre de recrues. Au lieu de 1 100 jeunes policiers (100 officiers et 1 000 sous-officiers), il a finalement fait passer ce nombre à 3 000 recrutés.
Dans la foulée, une enquête a été ouverte en interne pour comprendre ce qui s’est réellement passé, qui en sont les responsables avant de décider de leur sort. Ceci au regard donc du tollé provoqué dès la publication des résultats de ce concours d’entrée à la police nationale, pour lequel de nombreux candidats dénonçaient « le népotisme, le favoritisme, le clientélisme, voire la corruption ».
Les premiers éléments de cette enquête auraient permis de confondre les six officiers cités plus haut. Selon le document signé du commandant en chef des FPN, ils sont tous mis à la disposition de l’inspection générale de ce corps.
Toutefois, des personnes se demandent s’il s’agirait effectivement de ceux qui ont organisé le désordre. Ou bien les agents cités ici sont ceux qui, sans doute par maladresse, auraient informé l’opinion des magouilles à l’origine du tollé en question ?