Droits humains : déjà 3 ans de prison sans jugement pour Merlain Ella

Souffrant de tuberculose, ce jeune âgé aujourd’hui de 34 ans fait partie des compatriotes arrêtés lors de l’assaut du QG de Jean Ping en 2016. Désormais ses espoirs reposent sur les autorités de la Transition.

En 2016, l’armée gabonaise lançait un assaut au quartier général (QG) de Jean Ping, principal opposant à Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle organisée cette année-là. Au cours de cette attaque, le jeune Merlain Ella, âgé aujourd’hui de 34 ans, a failli se faire tuer.

Si Dieu et les ancêtres l’ont épargné, il s’est tout de même retrouvé blessé. Après un séjour dans une structure hospitalière de la place, il va continuer courageusement son combat contre le régime déchu le 30 août 2023.

Accusé d’outrage au chef de l’Etat et d’appel à l’insurrection, il est interpellé en 2019 puis écroué à la prison centrale de Libreville. Selon ses proches, après quelques mois de détention préventive, il quitte le pénitencier de la capitale du Gabon. Avant d’être interpellé puis incarcéré en 2020, cette fois pour présomption d’actes terrorisme.

En somme, il est accusé d’avoir mis le feu à la tribune présidentielle du stade Engong d’Oyem. Lequel incendie avait été révélé, fin avril, via une vidéo circulant sur les réseaux sociaux. L’on y voit trois personnes encagoulées, se disant membres de la « Cellule du Grand nord » (CGN) qui revendiquaient justement avoir mis le feu au stade en signe de protestation contre le pouvoir de l’époque et la situation du pays.

Mais près de 4 ans après, Merlain Ella est toujours derrière les barreaux sans jugement. Probablement du fait de la non-tenue des sessions criminelles (ordinaire et spécialisée) depuis 2022. A en croire l’Ong SOS Prisonniers, « oublié et abandonné par les siens, son état de santé reste peu rassurant ». Car, atteint de tuberculose, il est désormais en isolement au quartier de malades appelé  » Isolé « . « Il ne s’en remet plus qu’à Dieu et espère ne serait-ce qu’avoir droit à un procès équitable le plus rapidement possible, afin d’être fixé sur son sort », assure Lionel Engonga, le président du mouvement précité.

Pour mémoire, Merlain Ella était étudiant en licence Banque dans une école privée de la place, au moment des faits sus-relatés. A ce qu’il semble, son péché est d’avoir combattu le régime sans répit d’Ali Bongo Ondimba.

Il s’est d’ailleurs toujours défini comme « un résistant, » membre très actif du mouvement « La Voix des Mapanes », présent à toutes les manifestations de l’opposition. Aujourd’hui, sa croyance repose également sur les autorités de la Transition, en espérant bénéficier de la grâce présidentielle annoncée par le nouveau numéro un gabonais, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

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