
Le 30 août 2023, les Gabonais sont descendus dans les rues, portés par l’espoir d’une nouvelle ère de justice et de liberté. Le coup d’État, encore appelé « coup de libération », devait mettre fin à des décennies d’oppression et de mauvaises pratiques. Seulement, plus d’un an après, la situation semble inchangée sur de nombreux points, notamment en matière de liberté d’expression, illustrée ces derniers jours par l’arrestation du lanceur d’alerte Novelas Overmax.
Ce dernier a récemment dénoncé, via une vidéo, une panne d’électricité prolongée au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL), qui aurait mis en danger des patients en réanimation. Bien que les autorités ont affirmé que l’établissement dispose d’un groupe de relais manuel, les images montrent par contre un hôpital plongé dans l’obscurité totale pendant plusieurs minutes. La question essentielle reste donc : pourquoi un établissement sanitaire d’une telle envergure subit-il des coupures de courant aussi longues et dangereuses ?
Au lieu d’apporter des solutions aux délestages intempestifs qui affectent aussi bien les ménages que les infrastructures vitales, les autorités semblent privilégier l’intimidation et les arrestations arbitraires. L’emprisonnement de Novelas Overmax rappelle tristement les méthodes du passé, où toute voix critique était réduite au silence. Si un citoyen ne peut plus dénoncer un problème aussi grave que l’absence d’électricité dans un hôpital, alors de quelle liberté bénéficie réellement le peuple gabonais ?
Le gouvernement de transition s’est engagé à restaurer les institutions et garantir un avenir meilleur au pays. Or, la restauration ne peut se limiter à des discours ou à des réformes superficielles ; elle doit s’accompagner d’un réel respect des droits fondamentaux, dont la liberté d’informer et de s’exprimer. Faire taire les lanceurs d’alerte ne résoudra pas les crises sociales, bien au contraire, cela alimente la frustration et la colère des citoyens.
Face à cette situation, il est impératif de recentrer le débat sur les véritables urgences. Les autorités doivent plutôt concentrer leurs efforts sur l’amélioration des infrastructures électriques du pays. La liberté d’expression et le droit à l’information sont des piliers de toute démocratie naissante ; les menacer, c’est trahir l’espoir de changement qui a conduit à l’enthousiasme du 30 août 2023.