Sabotage à la SEEG : entre détournement des responsabilités et protection de l’État ?

Une réponse ferme face au sabotage

Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a récemment adressé une mise en garde sévère contre les auteurs présumés d’actes de sabotage visant les installations de la SEEG. Selon le porte-parole du CTRI, le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, une enquête a été immédiatement ouverte sur l’incident survenu à la centrale thermique d’Alénakiri. Cette position ferme du chef de l’État, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, démontre une volonté de protéger les infrastructures stratégiques et de garantir la continuité des services publics essentiels.

Une explication qui interroge

Bien que cette posture soit justifiée dans un contexte de Transition où la stabilité du pays est primordiale, elle soulève néanmoins des interrogations. La SEEG fait face depuis plusieurs années à des problèmes structurels qui entraînent des coupures fréquentes. Dès lors, attribuer ces dysfonctionnements à des « ennemis de la République » peut sembler être une manière de détourner l’attention sur les véritables causes qui créent des difficultés dans ce secteur, comme la vétusté des équipements et la mauvaise gestion. Il est donc essentiel que l’enquête annoncée aboutisse à des conclusions objectives et ne serve pas à masquer des défaillances internes.

Une nécessité de protéger la Transition

Dans un pays en pleine restructuration politique, la vigilance face aux tentatives de déstabilisation demeure primordiale. Le CTRI doit imposer son autorité et empêcher toute tentative visant à plonger le pays dans l’instabilité. En ce sens, la mise en garde du gouvernement est un message fort qui rappelle que les Institutions ne toléreront aucune action susceptible de compromettre la paix sociale. Cependant, la ligne est fine entre la protection légitime de l’État et l’usage de la menace sécuritaire comme outil de contrôle politique.

Vers une gouvernance équilibrée

L’un des défis majeurs du CTRI sera donc d’agir avec discernement. La lutte contre de potentiels saboteurs doit s’accompagner d’une transparence irréprochable, afin d’éviter tout amalgame entre des actes criminels réels et des critiques légitimes du pouvoir en place. Si la Transition veut aboutir à une refondation solide du pays, elle devra conjuguer fermeté et justice, sans basculer dans une logique de répression systématique. L’avenir du Gabon dépendra de cette capacité à maintenir l’équilibre entre sécurité et respect des libertés.

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