Gabon : une jeunesse éduquée mais sans avenir ? Le cri d’alarme du premier ministre

Le premier ministre, Raymond Ndong Sima, a tiré hier, lors des assises nationales de l’emploi, la sonnette d’alarme sur la question du chômage qui touche aujourd’hui une frange importante de la jeunesse gabonaise. Ce constat amer concerne particulièrement la jeunesse diplômée, mais qui de nos jours est sans perspectives avenirs.

<< Au Gabon, aller à l’école ne rime plus forcément avec trouver un emploi‎ >>, a déclaré Raymond Ndong Sima. En effet, depuis des années déjà, le Gabon mise sur la scolarisation de masse, dans une logique d’accès universel à l’éducation. Mais aujourd’hui, le paradoxe est flagrant : des milliers de jeunes décrochent chaque année leur baccalauréat, parfois avant même leur majorité, sans aucune assurance de trouver un travail. Et pour cause : un marché du travail saturé, des secteurs économiques peu diversifiés et une formation souvent déconnectée des besoins du pays rendent ces jeunes vulnérables.

‎« Nous envoyons les enfants à l’école, mais qui peut garantir qu’ils auront un emploi en sortant ? », s’est interrogé Ndong Sima, soulignant une impasse que le système éducatif lui-même semble entretenir.

‎Le chef du gouvernement plaide pour une refonte en profondeur du système Formation-Emploi. Doit-on continuer à envoyer tout le monde jusqu’au Bac, quand certains métiers nécessitent des formations plus courtes et pratiques ? « Avons-nous besoin de sept ans de collège pour devenir agriculteur ? », s’est questionné le premier ministre, appelant ainsi à repenser la durée et les objectifs des études.

‎L’apprentissage et la formation professionnelle apparaissent comme des solutions, mais restent difficiles à généraliser, faute d’entreprises prêtes à accueillir les jeunes.

‎Raymond Ndong Sima va même plus loin en disant que : « faut-il limiter la scolarisation obligatoire à la fin du collège pour orienter plus tôt les jeunes vers des métiers concrets ? », se demande-t-il. Cette piste de solution audacieuse pose néanmoins la question des débouchés réels. Car même avec une formation adaptée, l’économie actuelle est-elle capable d’intégrer ces jeunes ?



Au-delà de l’éducation, c’est l’équilibre social qui vacille. Le chômage massif des jeunes diplômés devient une bombe à retardement pour la société gabonaise. « Un jeune sans emploi, c’est une perte pour le pays », rappelle Ndong Sima, qui appelle à une réflexion lucide et urgente : revoir les filières inutiles, adapter les formations aux réalités économiques, et surtout, agir sans détour face à une jeunesse en quête d’avenir.

‎« Ce qu’on ne peut plus se permettre, c’est de fermer les yeux sur ce problème », a-t-il conclu

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