Plaine-Orety : un quartier rasé au nom du progrès

Depuis le 2 juin, le quartier Plaine-Orety, situé dans le premier arrondissement de Libreville, est le théâtre d’importantes opérations de déguerpissement. À coups de pelleteuses et sous la protection des Forces de sécurité, les habitations et commerces, situés sur le tracé du futur boulevard de la Transition et de la cité administrative, sont méthodiquement détruits.

Pour les habitants, c’est un véritable drame social qui se joue et un sentiment d’abandon profond qui domine.
En effet, le gouvernement justifie cette opération par la volonté de moderniser la capitale. Le projet, qui s’inscrit dans un vaste plan d’aménagement du Grand Libreville, vise à fluidifier la circulation, prévenir les inondations et améliorer les conditions de vie. Mais, sur le terrain, la colère ne cesse de monter. Des familles entières se retrouvent aujourd’hui sans toit, dénonçant un manque d’information, une absence d’alternatives concrètes et, pour certaines, une absence totale d’indemnisation.

La porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, a, à cet effet, pris récemment la parole pour tenter de calmer les esprits des uns et des autres. Elle a évoqué à ce sujet : « un lourd héritage du passé à corriger collectivement >>, tout en reconnaissant les dommages causés. Elle a assuré que : « les autorités restaient attentives au respect des droits », sans toutefois annoncer de mesures d’urgence pour les sinistrés.

Le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, de son côté, affirme que le projet est légalement encadré et que les terrains appartiennent bel et bien à l’État. Selon lui, la majorité des occupants ont été indemnisés. Mais de nombreux témoignages contredisent cette version. Certains habitants assurent n’avoir jamais été informés, ni consultés.

Alors que les travaux continuent, la fracture entre les objectifs affichés par l’État et la réalité vécue par les populations ne cesse de s’élargir. Plaine-Orety devient ainsi, malgré lui, le symbole d’un développement imposé, où le béton avance plus vite que la justice sociale.

Read Previous

Gabon/PDG : le parti mise sur les échéances électorales futures pour redynamiser les troupes ‎

Read Next

Opération déguerpissement Plaine-Orety : la République met-elle ses enfants à la rue ?

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *