Trois mois après le naufrage, et surtout de l’enquête judiciaire diligentée par les autorités compétentes, les rescapés et les familles des victimes affichent un bien curieux mutisme, contraire à la démarche des familles des personnes décédées dans le crash de Gabon Express.
Voilà donc 90 jours que 30 passagers (sur environ 200) ont péri au large des eaux gabonaises, dans le chavirement, le 9 mars 2023, du bateau Esther Miracle de la compagnie Royal Cost Marine. Une triste remémoration pour la nation tout entière, d’autant plus que jamais pareil bilan n’avait été enregistré dans le pays par le passé.
L’accident de la circulation survenu le 24 août 2003, au village Massika près de Lambaréné, avait tout de même fait 19 morts. Le même nombre que celui enregistré au village Messé à Kango, le 5 août 2016. Et bien plus que les 17 décédés de Medoumane (12 août 2011) et du crash de Gabon Express, le 8 juin 2004. Ou encore les 10 morts comptabilisés au PK 7 de Libreville, le 5 août 2008, puis les 9 autres enregistrés au village « La scierie », sur la route de Makokou, le 14 février 2004, et au pont sur la Bévogo à Ndjolé, le 17 mai 2007.
Au-delà donc de la trentaine de personnes ayant perdu la vie, 124 autres passagers avaient pu être sauvés. Face au choc psychologique qui les a accablés, une aide financière a été décaissée par l’Etat au profit des réchappés, soit une somme globale de 372 millions de FCFA à raison de 3 millions de FCFA pour chacun. La même assistance a été ensuite apportée aux familles des personnes décédées.
Alors que l’on s’attendait à ce qu’ils poussent pour faire accélérer l’enquête, c’est plutôt un curieux mutisme qui est servi à l’opinion. Comme si les aides financières perçues avaient acheté leur silence !
Jusqu’ici, seule la justice semble s’intéresser à ce qu’il s’est réellement passé. Les rescapés et les parents des victimes ne semblent guère intéressés par la démarche des familles des victimes de l’accident de Gabon Express.