15 octobre 2025

Dynamique unitaire : qu’en sera-t-il de l’avenir de Jean Rémy Yama ?

Interpellé, incarcéré puis radié de la Fonction publique en 2022, le leader de la coalition syndicale Dynamique unitaire vient de sortir de la prison centrale de Libreville, sur ordre du président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Le président de Dynamique unitaire, la coalition syndicale qui regroupe la majorité des travailleurs gabonais, respire enfin l’air de la liberté. Ce mardi 5 septembre 2023, Jean Rémy Yama, portant une tenue africaine de couleur bleue, est sorti de prison. Embrassant des proches et coulant des larmes de joie.

Sa mise en liberté intervient après l’investiture du nouvel homme fort de Libreville, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema qui, à la tête du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), a pris le pouvoir le 30 août dernier, juste après la proclamation des résultats de la dernière présidentielle donnant le chef de l’État sortant vainqueur avec 64% des suffrages. Des résultats tronqués, selon les militaires.

Si cette libération réjouit plus d’une personne, la question fondamentale que l’on est en droit de se poser concerne l’avenir syndical et professionnel du natif du département de Mulundu, dans la province de l’Ogooué-Lolo. D’autant que, arrêté puis incarcéré à la prison centrale de Libreville en 2022, Jean Rémy Yama a été radié des effectifs de la Fonction publique la même année. C’était plus exactement au mois de mars de l’année écoulée.

Le 25 mars 2022, le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), dont sieur Yama est le président, avait dénoncé « une radiation sans actes conformes aux textes en vigueur dans le pays ».

Le Snec faisait référence aux dispositions de l’article 10 du décret n°866 fixant le statut particulier des personnels enseignants de l’Enseignement supérieur qui exige la tenue préalable d’un conseil d’université, mais aussi de l’article 134 de la loi n°8/91 portant statut général des fonctionnaires qui, lui, recommande la tenue d’un Conseil de discipline.

L’article 10 précité dispose que les sanctions sont prononcées en premier ressort par le conseil d’université siégeant en formation disciplinaire, en appel par le conseil national de l’enseignement. Quant à l’article 134, il dispose que les sanctions majeures ne peuvent être prononcées qu’après consultation de discipline qui émet un avis sur la sanction à appliquer.

Or, dans les deux cas, Jean Rémy Yama n’aurait jamais reçu de notification. Encore moins, la notification lui signifiant sa radiation de la Fonction publique.

Si la libération de ce responsable syndical est un nouveau point positif que marque le CTRI, il reste maintenant à savoir si Jean Rémy Yama va être réintégré à la Fonction publique. L’autre interrogation est de savoir si, en cas de réintégration, il serait tenté par une action en justice pour demander une réparation financière par rapport au temps passé en détention.

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