
Le président américain, Donald Trump, a signé, hier, une nouvelle mesure d’interdiction d’entrée sur le territoire américain visant les ressortissants de douze pays, principalement d’Afrique et du Moyen-Orient. Cette décision, qualifiée de « nécessaire » pour « protéger les États-Unis contre les terroristes étrangers », prendra effet à compter du 9 juin.
Les ressortissants d’Afghanistan, de Birmanie, du Tchad, du Congo-Brazzaville, de Guinée équatoriale, d’Érythrée, d’Haïti, d’Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan et du Yémen se verront refuser l’entrée aux États-Unis. La Maison Blanche évoque des motifs sécuritaires, citant notamment la récente attaque à Boulder, dans le Colorado, comme élément déclencheur de cette mesure.
Un retour au « travel ban » controversé de 2017
Ce nouveau décret rappelle celui signé par Donald Trump en 2017, au début de son premier mandat, qui avait alors provoqué une vague d’indignation internationale. Cette fois encore, la mesure suscite de vives réactions, notamment au sein de la communauté iranienne aux États-Unis.
« Le retour de l’interdiction ne va pas augmenter la sécurité de l’Amérique mais va faire souffrir de nombreux Américains, dont ceux de la communauté américano-iranienne, dont les êtres chers seront arbitrairement privés de visa« , a déclaré Jamal Abdi, président du National Iranian American Council.
Des restrictions élargies à sept autres pays
En plus des douze pays ciblés par une interdiction totale, sept autres nations font l’objet de restrictions partielles : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela. Selon l’administration Trump, ces pays présentent soit des faiblesses dans leurs systèmes administratifs, soit des taux élevés de dépassement de visa.
Des exceptions à caractère diplomatique et sportif
Certaines dérogations sont prévues, notamment pour les détenteurs de visas spécifiques ou les voyageurs jugés d’intérêt national. Les sportifs étrangers qualifiés pour la Coupe du monde 2026 ou les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 ne seront pas concernés par cette interdiction.
Une attaque comme justification controversée
L’interdiction a été annoncée dans la foulée de l’attaque perpétrée dimanche dernier à Boulder, au Colorado, où un homme de 45 ans a blessé 12 personnes en lançant des engins incendiaires lors d’une manifestation pro-israélienne. Selon les autorités, l’auteur des faits a crié « Palestine libre » avant de passer à l’acte. Or, il est ressortissant égyptien – un pays qui ne figure pas sur la liste du « travel ban ».
Dans une vidéo publiée sur X, Donald Trump a déclaré : « la récente attaque terroriste à Boulder a mis en évidence les dangers extrêmes que représente l’entrée de ressortissants étrangers qui n’ont pas été correctement contrôlés. Nous ne voulons pas d’eux. »
Inquiétudes internationales et réactions diplomatiques
Le gouvernement vénézuélien a immédiatement réagi, mettant en garde ses citoyens contre les risques de voyage aux États-Unis. D’autres pays visés pourraient emboîter le pas dans les jours à venir.
Si Donald Trump affirme renforcer la sécurité nationale, ses opposants dénoncent une mesure discriminatoire, inefficace et politiquement motivée à l’approche de l’élection présidentielle.