3 décembre 2025

‎Gabon/Violence en milieu scolaire : une justice à deux vitesses face aux agresseurs‎

‎Depuis quelques semaines, l’on assiste, pour le déplorer, à une recrudescence des violences en milieu scolaire, lesquelles mettent en scène des agressions physiques souvent menées par des mineurs. Ces actes sont d’une grande gravité inouïe, dans un cadre censé incarner sérénité et protection à tous les apprenants. Si les autorités compétentes ont récemment montré les muscles, avec des arrestations des élèves engagés dans des risques, et dont les images ont largement été diffusées par certains médias locaux, désormais, c’est une nouvelle affaire qui a défrayé la chronique, celle d’une agression au sein de l’établissement René Descartes et dont les auteurs n’ont pas subi le même sort que dans les précédentes affaires, pourtant similaires.

‎Coups de poings, coups de pieds, et même des tentatives de strangulation, c’est le spectacle auquel se sont livrés certains élèves de l’établissement René Descartes de Libreville à l’encontre de l’un de leurs camarades, un adolescent de 15 ans dénommé Warren. Une agression filmée qui a valu au jeune plusieurs hématomes et fractures, retardant ainsi son départ pour la France, où il doit poursuivre ses études, notamment en qualité de notaire, après avoir brillamment obtenu son baccalauréat en tant que candidat libre.

‎Si jusqu’à présent les faits rapportés semblent ne pas déroger à ce qui se fait déjà depuis quelques semaines au sein de plusieurs établissements scolaires de la capitale gabonaise, en y regardant de plus près, un constat alarmant se dégage tout de même. En effet, l’on se souviendra qu’une vidéo liée à une agression au sein du Lycée Paul Indjendjet Gondjout avait fait le tour des réseaux, avant que l’auteur de celle-ci, et surtout, les élèves présents sur les images en train de se bagarrer, ne soient mis aux arrêts.

‎Mais dans le cas précité, il semblerait que les choses piétinent, depuis que ces actes malveillants ont été commis. Intimidation, menace et trafic d’influence, voilà à quoi se résume, désormais, le quotidien de la famille du jeune Warren. Pour cause, ses bourreaux seraient issus des familles aisées, dont les parents usent de tous les leviers pour tenter d’extirper leurs enfants indélicats d’une sanction qu’ils méritent pourtant, au regard de la gravité des actes posés, car, force reste à la loi.

‎Au nombre des parents qui tenteraient de taire l’affaire, on y retrouve notamment, selon les mêmes sources, un colonel des Forces de Police Nationale, un lieutenant de la Garde Républicaine, le Directeur administratif et financier de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), et un homme d’affaires qui serait d’origine béninoise, le père du jeune agresseur dénommée Évrard que l’on peut voir sur la vidéo en train de frapper l’adolescent de 15 ans.

‎Pour rappel des faits, tout serait parti d’une histoire de trio amoureux. Évrard aurait soupçonné Warren de convoiter sa petite amie, Victoire, fille de l’agent de la GR. Des accusations réfutées par Warren, car la jeune fille étant âgée de 18 ans, soit trois ans de plus que lui. Pour certains camarades de classe, la raison serait plus une question de jalousie, car le fait que Warren ait obtenu son baccalauréat depuis la classe de 1re, à 15 ans, cela n’a pas suscité l’admiration de tous, d’où l’embuscade qui lui a été tendue et l’agression qui s’en est suivi. Aujourd’hui, sa famille réclame justice, car l’adolescent a vécu une situation qui aurait pu virer au drame, n’eut été l’intervention d’un passant inquiet du sort du jeune garçon.

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