Kevin ANDOUCKAS LAMBOU 
Regroupés au sein du ‘’Mouvement des Jeunes Diplômés et Cadres Oubliés d’Okondja’’ (MJDCOO) par la République, collectif nouvellement créé par les ressortissants du département de la Sébé-Brikolo (Okondja), précisément dans la province du Haut-Ogooué (Sud-est du Gabon), ont décidé de se lever pour faire entendre leur voix et dire non aux pratiques de toutes sortes qu’ils jugent aux antipodes de la réalité vécue par cette frange de la population locale et qui ont fait d’eux une génération des sacrifiés par les politiques politiciennes d’une autre époque.
Bien déterminés, pour cette fois, à faire remonter, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, leur ras-le-bol, le MJDCOO, dirigé par Garel-Jason Adikadembo-Boupouet Boupouet, s’est réuni ce jour au quartier Dibadiba, à Libreville, pour épiloguer sur les problématiques qui touchent l’ensemble de leur communauté, en l’occurrence le chômage qui frappe durement les jeunes de cette région du pays. Ceci malgré la présence sur place de l’entreprise Nouvelle Gabon Mining, structure spécialisée dans l’extraction du manganèse, mais dont les retombés, selon ce collectif, ne profitent pas aux populations locales. Pourtant, cette activité minière n’est pas sans conséquences pour leur environnement.
Une exploitation minière qui détruit la fertilité des sols agricoles
Selon un récent sondage effectué par le MJDCOO, auprès des résidents de la commune d’Okondja, l’exploitation minière intensive est identifiée comme l’une des principales causes de la dégradation des terres agricoles. La destruction de la fertilité des sols compromet l’agriculture locale, autrefois source de subsistance et de développement pour les communautés rurales. Les causes principales de cette dégradation incluent principalement : l’érosion et la contamination des sols qui empêchent toute culture durable, la déforestation massive et la pollution des eaux, affectant ainsi l’irrigation des terres, les rendant moins productives.
Exiger des comptes sur la gestion de la caniote issue de la RSE
La Nouvelle Gabon Mining, exploitant le manganèse à Okondja, verse des fonds au titre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), censés être utilisés pour le développement local. Pourtant, le MJDCOO constate, pour le déplorer, que la gestion de celle-ci entoure un flou total qui manque de transparence. C’est dans cet imbroglio que le MJDCOO exige des comptes sur ces financements qui ne profitent pas à l’ensemble de la population locale. Car, pour ces jeunes, il est impératif que ces ressources soient utilisées efficacement pour améliorer les infrastructures locaux, restaurer les terres agricoles et favoriser l’emploi dans cette zone.
Exiger la révision de la politique d’employabilité de la Nouvelle Gabon Mining
Le MJDCOO juge scabreux la politique d’employabilité mise en place par la Nouvelle Gabon Mining, qui ne prend pas suffisamment en compte les jeunes diplômés et cadres locaux au chômage, qui ont pourtant les compétences nécessaires pour occuper certains postes dans cette entreprise minière. « Nous refusons de rester spectateurs de la destruction de notre environnement et du manque d’opportunités pour les jeunes d’Okondja », a laissé entendre le collectif.
Car, pour le MJDCOO : « l’avenir d’Okondja dépend de notre capacité à unir nos forces pour revendiquer nos droits et proposer des solutions viables. Nous appelons tous les Jeunes Cadres, Diplômés et résidents de la Sébé-Brikolo à se mobiliser pour un développement responsable et inclusif, où chacun a sa place », a amplifié ainsi le MJDCOO.
C’est dans ce contexte que le MJDCOO interpelle aussi bien les plus hautes autorités de l’Etat que les responsables politiques locaux à regarder la situation du chômage des jeunes de cette partie du Gabon avec la plus grande attention, au moment où le pays s’apprête à vivre un moment crucial de la vie politique nationale et à l’heure où se sont ouvertes, hier, au stade d’Angondjé, les Assises nationales de l’emploi.
