
Depuis le lancement de l’offensive menée par le mouvement du M23 à l’est de la République Démocratique du Congo, la tension entre la RDC et le Rwanda est montée d’un cran. Pour ramener l’accalmie, les deux pays se sont retrouvés hier, sous la méditation des États-Unis pour un projet d’accord de paix, d’ici le 2 mai qui doit respecter leur souveraineté respective. C’était en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, que la déclaration a été signée par les ministres des Affaires étrangères, des deux pays.
L’heure de la paix
La RD Congo et le Rwanda ont convenu de « créer un avant-projet d’accord de paix » d’ici le 2 mai. Kinshasa et Kigali ont donc quelques semaines pour trouver une porte de sortie de crise. Déjà, dans une annonce surprise mercredi dernier, le gouvernement congolais et le groupe antigouvernemental M23, qui mènent des pourparlers au Qatar, ont publié pour la première fois une déclaration conjointe dans laquelle ils disent vouloir « œuvrer à la conclusion d’une trêve ». Une annonce bien accueillie par les populations, en première ligne dans ses combats meurtriers.
L’est de la RD Congo, riche en ressources et frontalier du Rwanda, est en proie à des conflits depuis 30 ans. Mais la crise s’est intensifiée ces derniers mois avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le M23, soutenu par Kigali et son armée. Le conflit s’est enlisé ces dernières semaines, ce qui a ouvert la voie aux négociations pour sauver ce qui peut l’être encore. Pour y arriver, le principal soutien du M23, le Rwanda, comme l’a dénoncé Kinshasa, est sur la table des négociations.
Reconnaissance d’une souveraineté mutuelle
Ainsi, la RDC et le Rwanda reconnaissent « la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’autre et s’engagent sur une voie permettant de régler leurs différends grâce à des moyens pacifiques, ancrés dans la diplomatie et la négociation plutôt que par un recours à la force ou à des discours hostiles », selon la déclaration. Toutefois, les deux pays reconnaissent les préoccupations de l’autre et ajoutent qu’ils s’engageront « à s’abstenir de fournir un soutien militaire d’État à des groupes armés non étatiques », sans citer le M23 de manière claire. Mais les deux pays ont indiqué vouloir établir « un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire afin de contrer les groupes armés non-étatiques », selon la déclaration.
Les USA en gendarme du monde
Il faut noter que la méditation américaine, en plus de celle du Qatar, qui pour le coup étonne par rapport au rôle central que joue ce pays du Golfe ; a une saveur de dernière chance pour les belligérants. Chacun est appelé à faire preuve de bonne volonté afin d’arrêter les combats qui tuent des milliers de personnes chaque jour. L’administration Trump veut jouer un rôle clé pour un retour à la paix. C’est pourquoi, un nouvel émissaire pour l’Afrique a été désigné. Il s’agit de l’homme d’affaires Massad Boulos, qui est par ailleurs le beau-père d’une fille du président Trump. Il s’est rendu récemment dans les deux capitales courant avril. Il a appelé le Rwanda à cesser son soutien au M23 et à retirer « toutes les troupes rwandaises du territoire de la RD Congo ».
Le conflit entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le groupe armé M23, dirigé par Corneille Nonga, et soutenu par le Rwanda, a fait plusieurs victimes et de nombreux déplacés. Désormais, le peuple congolais aspire à une cessation des hostilités afin de ramener la quiétude dans cette partie du pays.