
Chaque 25 novembre, le Gabon rejoint la communauté internationale pour célébrer la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Cette date rend hommage aux sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées pour leur combat pour les droits des femmes. Depuis 1993, cette journée, proclamée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, appelle à l’éradication des violences de genre, considérées comme des atteintes graves à la dignité humaine.
En 2024, le thème mondial de cette commémoration, « Vers le 30ᵉ anniversaire de la Déclaration de Beijing : tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », incite les gouvernements à redoubler d’efforts pour combattre ce fléau. Au Gabon, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et le premier ministre Raymond Ndong Sima appellent à une mobilisation collective, incluant administrations, ONG, médias et citoyens.
Malgré les initiatives en cours, les chiffres restent alarmants. L’enquête démographique et de santé du Gabon (2019-2021) révèle que 52 % des femmes en milieu rural et 46 % en milieu urbain sont victimes de violences conjugales. Ce phénomène, omniprésent dans toutes les sphères de la société, constitue un frein majeur à la cohésion sociale, à l’épanouissement familial et au développement économique du pays.
Des progrès ont néanmoins été réalisés, notamment dans le renforcement du cadre juridique. En 2021, la promulgation de la loi n°006/2021 sur l’élimination des violences faites aux femmes et la révision des Codes civil et pénal ont marqué des avancées significatives. Parallèlement, le gouvernement a ouvert un centre de prise en charge des victimes à Libreville et formé les personnels judiciaires pour mieux accompagner les femmes en détresse.
Pour cette édition 2024, le Gabon met particulièrement l’accent sur la sensibilisation des jeunes. Dans la province de l’Estuaire, des campagnes ciblées seront déployées dans les écoles et auprès des jeunes non scolarisés, afin de prévenir les violences et encourager un changement des comportements sociaux. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, lancés par les Nations-Unies.
Le thème national retenu, « Lutte contre les violences faites aux femmes : unissons-nous et engageons nos efforts pour combattre les violences basées sur le genre », souligne l’importance de la solidarité pour freiner ce fléau. Le Gabon aspire à construire une société où les droits des femmes sont respectés, et où celles-ci peuvent contribuer pleinement au développement du pays sans crainte ni violence.
À travers cette journée, le gouvernement et ses partenaires souhaitent rappeler que les violences faites aux femmes ne sont pas une fatalité. Elles appellent un changement de mentalités et une action collective pour assurer un avenir meilleur aux générations futures. Une société sans violences est non seulement un droit pour les femmes, mais aussi une condition indispensable au progrès social et économique du Gabon.