
La décision de l’administration Trump de révoquer l’accueil des étudiants étrangers à l’Université d’Harvard, symbole mondial du prestige universitaire américain, suscite une vive inquiétude quant à l’avenir du « soft power » des États-Unis.
Depuis son retour à la présidence en janvier dernier, Donald Trump a engagé une offensive idéologique contre les politiques de diversité, tant sur le territoire américain qu’à l’international. Cette orientation se manifeste par des coupes drastiques dans l’aide étrangère, des attaques contre la recherche universitaire et la mise au pas de médias emblématiques comme la Voix de l’Amérique.
Début mai, le président américain a également menacé d’imposer une taxe de 100 % sur les films étrangers diffusés aux États-Unis, une mesure qui aurait pu impacter lourdement des productions hollywoodiennes comme : « Mission Impossible » – « The Final Reckoning », majoritairement tourné à l’étranger.
Les institutions culturelles nationales ne sont pas épargnées : musées Smithsonian et le Kennedy Center ont été accusés, par Donald Trump, d’endoctrinement idéologique, dans une rhétorique qui divise profondément.
Ces actions suscitent de vives critiques. La sénatrice démocrate Jeanne Shaheen a dénoncé une politique « irréfléchie » qui affaiblit durablement la diplomatie d’influence américaine. << Les étudiants étrangers soutiennent notre économie et sont un atout majeur pour notre diplomatie >>, a-t-elle rappelé.
Développé dans les années 1980 par le politologue Joseph Nye, récemment disparu, le concept de « soft power » incarne l’idée d’un rayonnement par l’attractivité culturelle et éducative. Un principe aujourd’hui mis à mal au risque de ternir durablement l’image des États-Unis dans le monde.