
Après avoir passé près de deux (2) ans d’incarcération à la Prison centrale de Libreville, résultat de la chute du régime auquel ils ont appartenu, Sylvia et Nourridin Bongo Valentin vont bientôt connaître leur sort au sortir de la procédure judiciaire engagée contre eux. L’instruction judiciaire concernant l’épouse et le fils aîné de l’ex-président Ali Bongo Ondimba est pratiquement achevée.
Malgré les tractations diplomatiques, les magistrats gabonais semblent avoir suffisamment d’éléments contre Sylvia et Noureddin Bongo Valentin pour la tenue d’un procès. Les accusations qui pèsent sur eux sont assez lourdes pour éviter la tenue d’un procès. Une situation qui intervient dans un contexte où le Gabon s’apprête à achever deux ans de Transition. L’affaire Sylvia et Noureddin Bongo Valentin n’a pas fini d’alimenter les débats tant sur le plan national qu’international, avec notamment les dénonciations quasi quotidiennes des avocats des prévenus, déclarant à qui veut l’entendre que leurs clients sont victimes d’une cabale judiciaire et surtout d’une détention arbitraire.
Seulement, l’argumentaire des défenseurs de Sylvia et Noureddin Bongo Valentin a été rejeté par les avocats de l’État gabonais qui eux estiment que les prévenus ne sont pas séquestrés ou incarcérés arbitrairement, mais ils rappellent que les prévenus sont placés sous mandat de dépôt dans le cadre d’une instruction ouverte pour des infractions graves, notamment le détournement de deniers publics, la corruption, le blanchiment d’argent, le faux et usage de faux, ainsi que le recel.
Selon les informations de sources proches du dossier, la procédure est sur le point d’être close. Ce qui pourrait donc conduire, dans les mois à venir, à l’ouverture d’un procès, contrairement à la volonté des avocats des prévenus qui souhaitent un non-lieu. S’agissant de la détention de Sylvia et Noureddin Bongo Valentin, celle-ci s’inscrit dans un cadre légal, comme l’ont indiqué les autorités judiciaires. Ces derniers s’appuient notamment sur les dispositions juridiques indiquant qu’en matière criminelle, la détention provisoire ne peut excéder 24 mois. Sylvia Bongo, par exemple, placée sous mandat de dépôt le 23 octobre 2023, est dans ce cadre, encore loin de cette limite. Il en est de même pour son fils incarcéré le 19 septembre de la même année.
Les avocats de l’État gabonais rappellent que la justice gabonaise est indépendante et applique les lois en vigueur dans le pays. Ayant la nationalité gabonaise, l’épouse et le fils aîné d’Ali Bongo, bien qu’ayant tout aussi la nationalité française, sont jugés en tant que citoyens gabonais par les juridictions compétentes. Au-delà des accusations de « détention arbitraire » et de « séquestration aggravée par des actes de torture et actes de barbarie » la justice gabonaise assure qu’ils ne sont pas victimes d’un procès politique, mais poursuivis pour des infractions de droit commun.